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Une plaque à la mémoire des lycéens du « 2ème Choc » pour commémorer « Masevaux »

              

 

Décembre 2019, 75 ans après, Janson de Sailly et Les Jansoniens (AEJS) se souviennent du sacrifice de ces jeunes qui ont donné leur vie pour la libération de Masevaux, de la vallée de la Doller et de l’Alsace en inaugurant une plaque à leur mémoire, dans la cour d’honneur du lycée.

Le 19 août 1944, cinq jours avant la libération de Paris, alors que se prépare l’insurrection, une unité nouvelle est créée. Mal armée mais enthousiaste, elle prend le nom de « 1er Régiment de Marche de Paris », puis de « Bataillon Janson de Sailly » ou « Bataillon des bacheliers », « Bataillon Gayardon » et même « Royal XVIe ». Il est alors commandé par le capitaine de frégate Marchand secondé par le chef de bataillon Gayardon de Fenoyl (ancien du Vercors), le commandant Berger et le commandant Lafay.

Début septembre, l’effervescence règne dans la cour du lycée. Après quelques jours de formation, dans la nuit du 25 au 26 septembre, près de 500 élèves constituant le bataillon « Janson de Sailly » quittent le lycée dans le plus grand secret pour rejoindre, avenue du président Wilson, des camions non bâchés qui les conduisent sous une pluie continue jusqu’à Gray (Haute Saône), à 350 km de Paris où se trouve le PC du général de Lattre de Tassigny. Cette manœuvre rocambolesque leur permit d’être incorporés au sein de la 1ère Armée en partance pour l’Alsace pour en chasser l’ennemi et la rendre définitivement à la France.

Après avoir été rejoints par 500 autres volontaires qui piaffaient eux aussi d’impatience rue de la Faisanderie mais qui, moins chanceux, avaient dû marcher 30 km avant de pouvoir monter dans des camions, c'est dpnc 1000 jeunes du XVIème arrondissement et d’autres quartiers de Paris, qui vont suivre un entrainement militaire exprès de six semaines à Valdahon (Doubs), camp fraîchement évacué par l’ennemi. Ces « Marie-Louise » (bizuths, en langage militaire) comme on se plaisait à les nommer, forment désormais un nouveau bataillon de choc à côté du 1er, plus aguerri, qui avait déjà fait ses preuves dans la 1ère Armée.

Novembre 1944. L'heure d'entrer en Alsace. La route du sud est bloquée et le général de Lattre imagine un contournement audacieux. C’est ainsi qu’il envoie ce tout jeune bataillon, frais et enthousiaste, reprendre les villages de la vallée de la Doller. Si l’approche par la montagne est relativement facile, les Jansoniens découvrent le 26 novembre la réalité des combats, de rue, dans le village de Masevaux où les Allemands sont retranchés. Il fallut conquérir une par une chaque rue sous le feu nourri de l’ennemi qui se réfugie dans une position centrale, la maison du Cercle catholique.
Trois jours et trois nuits de combat, et un lourd tribut : 29 tués, une centaine de blessés. Mais Masevaux, libéré.

Cette ténacité, cette résistance au froid ( -20 degrés C°) et à la faim en l’absence de ravitaillement organisé, cet acharnement à avancer pied à pied, à tenir face au feu continu des mitrailleuses valent à ces jeunes soldats la reconnaissance du général de Lattre, le même qui avait accueilli ces jeunes recrues avec prudence. Ils constituent désormais le 2ème Bataillon de Choc de la 1ère Armée. Ils reçoivent leur insigne, dessiné par l'un des leurs pendant sa convalescence, à Pfaffenheim et poursuivent la marche de libération vers le sud de l’Allemagne où ils participent aux combats du plateau souabe.
A partir de mai 1945, le « 2ème Choc » forme la garde d’honneur du général de Lattre. Il revient avec lui à Masevaux le 5 août pour saluer ses habitants, des alsaciens désormais et à nouveau français.

L’accueil des parisiens sur les grands boulevards lors du défilé du 14 juillet 1945 est exceptionnel. Le 2ème Choc défile en chemisette, arborant fièrement l'insigne du bataillon : un glaive et une devise, En pointe toujours.

La dissolution du 2ème Bataillon de Choc fût tout aussi rocambolesque que son départ. Le bataillon fût officiellement dissous le 30 septembre 1945, mais il était impossible de démobiliser les hommes : impossible, en effet, de retrouver les actes d’engagement et le procès-verbal de constitution du bataillon, et pour cause : il n’avait jamais été rédigé ! Mieux encore : du fait de leur fuite du lycée, ils étaient considérés comme déserteurs ! Il fallut tout l’entêtement du commandant Jouandet pour que soit signée a posteriori, à Sigmaringen, la pièce essentielle qui permettra la régularisation des livrets militaires et les demandes de cartes de combattants, le 15 novembre 1945.
Le 2ème Choc fût donc légalement constitué un an après Masevaux et un mois et demi après avoir été dissous !

Michel Lafuma (3ème Compagnie), qui s’était engagé à Janson à 18 ans, dira un peu plus tard : « Du béret, je n’ai gardé que l’insigne en métal nickelé… et le souvenir des amis disparus ».
Quelques uns d'entre eux sont toujours parmi nous. C'est aussi à eux que nous pensons, avec admiration, avec affection.

De cette page d’histoire, une amitié est née, des liens indéfectibles se sont noués à partir d’histoires personnelles, fruits de celle de notre pays, d’une région de France malmenée, annexée malgré elle à plusieurs reprises, devenue depuis l’un des symboles de la paix en Europe.
La mémoire du 2ème Choc a été confiée à Janson. Son fanion est en bonne place dans le hall du 106.

La plaque dévoilée le 6 décembre 2019 est le témoin vivant et inaltérable de cette page d’histoire, terriblement humaine.

Pour en savoir plus
Le site de Rhin et Danube
Le 2eme Choc, par Guillaume Bouffé (vidéo)


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