Le 16 novembre 2024, les Jansoniens ont remis leur prix annuel aux meilleurs de la promotion Robert Badinter.
Le nom de cette promotion a été choisi par les membres du CVL élus par les lycéens.
Ce choix de nom a été apprécié par les Jansoniens car cet ancien élève aimait Janson. En 2019, celles et ceux qui étaient présents au collège se souviennent peut-être de cette silhouette au chapeau en train de dévoiler la plaque devant la salle éponyme.
Très ému, il avait alors évoqué quelques souvenirs de son passé jansonien : ses études car la mère de Claude et de Robert exigeait qu’ils fussent premiers de classe, l’atmosphère mitigée du Janson glacial en 1940-1942 lorsque l’administration essayait de limiter les actes antisémites en en sanctionnant les auteurs. Il avait aussi évoqué sa passion pour le droit, cette discipline qui l’a habité toute sa vie. Enfin lors de cette visite, il avait invité les élèves à ne jamais laisser passer leur chance et à la saisir dès qu’elle se présentait.
Aussi le choix du CVL conduit non seulement à entretenir la mémoire de ce grand serviteur de la République mais aussi à rester fidèle à ses convictions.
La carrière de Robert Badinter a été marquée par son engagement pour les droits de l’homme et la dignité humaine. Ses combats acharnés pour l'abolition de la peine de mort ou encore celui pour la dépénalisation de l’homosexualité ont non seulement marqué un tournant historique dans notre pays, mais ont également inspiré des générations entières dans leur lutte pour un monde plus juste. Dans tous ses combats, le souci d’une pleine justice a orienté et a déterminé son action publique dans une république qu’il souhaitait apaisée.
Pour cela, il fallait aussi qu’hommes et femmes soient au cœur de l’institution judiciaire. C’est pourquoi il a nommé deux femmes aux plus hautes fonctions de l’institution judiciaire : Simone Rozès comme première présidente de la Cour de cassation et Myriam Ezratti comme directrice de l’administration pénitentiaire. Cette reconnaissance des talents féminins ouvre aux étudiantes en droit de belles perspectives de carrière au sein de la magistrature !
Robert Badinter a su aussi dépasser ses ressentiments lorsqu’il fut confronté à son passé en 1983 quand il s’est agi de juger en France Klaus Barbie, cet homme qui avait signé de sa main l’ordre de déportation de Simon Badinter, son père. Il aurait pu céder à un légitime instinct de vengeance, il ne l’a pas fait car selon lui, rien ne peut faire dévier l’homme de droit de sa trajectoire. Même les pires assassins ont droit à un procès et à une défense.
Les bacheliers de cette promotion, devenus décideurs, se rappelleront que dans chaque homme et dans chaque femme, il y a des aspects qu’il importe de faire valoir. Cela ne sera pas toujours une tâche aisée mais la formation humaniste reçue à Janson les aidera.
Enfin, pour tous ceux et toutes celles qui n’ont pas d’appétence pour la rigueur juridique, Robert Badinter a montré une autre voie, celle d’auteur, quand à la fin de sa vie il écrivit une pièce de théâtre sur le procès d’Oscar Wilde accusé d’homosexualité, mise en scène en 1995 par Jorge Lavelli au Théâtre de la Colline, ou ce livret d’opéra, inspiré d’un roman de Victor Hugo, qui raconte l’horreur de l’enfermement au XIXe siècle dans la prison de Clairvaux, « une centrale qui, comme un monstre, broie les hommes, les tue ».
La vie de Robert Badinter est un résumé de l’histoire de France du XXème siècle, une légende vivante, un esprit qui s’est battu pour que le droit triomphe, un homme qui a fait prévaloir l’intérêt supérieur de ses convictions sur la petite politique de calculs.
Il laisse en héritage cette passion de vie, cette force de convaincre, cette foi inébranlable dans la justice et le triomphe du Droit avec un D majuscule.
Que ces nouveaux bacheliers en soient les fidèles interprètes. Alors ils et elles réussiront non seulement leur vie professionnelle, mais aussi leur vie d’homme et de femme habités par les valeurs humanistes.
Les Jansoniens félicitent t particulièrement les lauréats de cette promotion :
Lisa Tollis (Terminale 4) qui a reçu le premier prix des Jansoniens
Hélène Wu (Terminale 11) qui a reçu le prix spécial des Jansoniens
Capucine Chéran (Terminale 2) et Ludovic Chen (Terminale 11) qui ont reçu le 2ème et 3ème prix des Jansoniens.
L’Association amicale des anciens élèves du lycée Janson-de-Sailly, Les Jansoniens (AEJS), existe depuis 1891, sept ans après l’ouverture du lycée. Fidèle à la tradition de Janson qui a toujours cultivé l’excellence, le pluralisme, et porté haut les valeurs de la République, solidement ancrée dans les réalités du monde contemporain, Les Jansoniens sont délibérément tournés vers l’avenir, vers celles et ceux qui fréquentent aujourd'hui l'établissement, qui se préparent à animer, vivre et piloter le monde de demain. Les Jansoniens n'oublient pas pour autant celles et ceux "qui sont passés par Janson", ravis de retrouver avec Les Jansoniens des amis, un climat, une ouverture et une communauté d'esprit qui ont marqué de leur empreinte leur personnalité.
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