Janvier 2004
Nous avions rendez-vous ce matin-là au 58, rue d’Hauteville dans le Xe arrondissement de Paris. Un samedi matin, ce n’est pas une rue qui brille par son intense activité et pourtant ce jour-là et en cet endroit précis il y avait du monde : les anciens du lycée Jansonde-Sailly se retrouvaient pour visiter le "petit hôtel de Bourrienne". Il ne s’agit pas d’une simple clause de style car l’organisateur de la visite, Patrick Deloche de Noyelle, avait dû constituer plusieurs groupes, avec l’autorisation de la propriétaire de l’hôtel, Mme Monié. Moment convivial s’il en est que de partager ensemble la découverte d’un lieu inconnu. Nous apprécions toujours beaucoup.
Vous le connaissez cet Hôtel ? J’avoue sincèrement que je n’en avais jamais entendu parler. Pourtant j’étais passée plusieurs fois devant cette lourde porte cochère sur laquelle se trouve une plaque de cuivre – oh ! discrète – où sont indiqués le nom et la précision du lieu que l’on ne peut visiter que sur rendez-vous.
Les participants cherchaient un peu dans leur mémoire qui était ce Bourrienne dont le patronyme nous rappelait vaguement quelque chose dans l’histoire de France… rien de précis… Mais si, voyons ! Bourrienne ! Le condisciple de Bonaparte au collège de Brienne : il avait donc un hôtel à son nom ?
La façade arrière de l’hôtel donne sur le jardin. Ci-contre, à gauche, le salon riche en jeux de symétries.
Photos Amaël Gohier.
Le portail franchi, notre conférencier, Amaël Gohier, nous fait avancer dans la cour, gravir les marches du perron et entrer dans un vestibule… Non ! Je ne vais pas faire le guide. Simplement vous raconter ce que j’ai ressenti à ce moment-là.
Nous passions dans un autre siècle, un autre monde, celui de la légèreté après les heures sombres de la Terreur, celui des « inc’oyables », des «me ’veilleuses » et des muscadins sous l’égide de la célèbre Madame Hamelin dont le salon, à l’époque du Directoire puis du Consulat, fut aussi couru que celui de Mesdames Récamier et Tallien.
Un monde de délicatesse et de finesse où la décoration encore proche du style Louis XVI s’enrichit d’un goût « à l’antique », influencé par les récentes découvertes de Pompéi. Et c’est cela qui fait le charme de ce petit hôtel : il a gardé intacts la décoration et le mobilier tels que l’avaient voulu les décorateurs de l’époque sous l’influence de Fortuné Hamelin.
Bien sûr, il a subi les outrages du temps : les peintures (elles furent recouvertes de vernis sous Louis-Philippe) ont perdu de leur fraîcheur. Mais quelle importance ? Ce qui compte, c’est l’atmosphère qui règne entre ces murs. Comment ne pas imaginer ces hommes élégants et ces femmes vêtues de robes de mousseline si aériennes et… transparentes qu’elles dévoilaient sans pudeur les formes agréables de celles qui les portaient.
Tout ici démontre combien la propriétaire aimait le luxe, le confort et la volupté : une salle de bains imaginée comme un salon et qui permettait de recevoir ses amis tout en prenant son bain. Une chambre aux boiseries peintes de fleurs, d’oiseaux et de papillons, rappelant à l’habitante de ces lieux les îles de son enfance ; au plafond, Psyché et l’Amour, peints de telle façon que, selon l’éclairage, ils paraissent descendre vers vous.
Je ne veux pas vous en dire plus. Ce fut une intrusion dans l’histoire, un moment hors du temps. Il fallut pourtant bien revenir sur terre. Nous nous retrouvâmes donc dans la cour, un peu déroutés par ce brutal retour au XXIe siècle, avec une envie collective de nous réunir pour la découverte prochaine de lieux aussi enchanteurs.
Un panneau de la chambre, aux oiseaux multicolores.
Photo Amaël Gohier.
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