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L’hommage à Pierre Brossolette en images…

 

Septembre 2004

Pour rendre hommage au Compagnon de la Libération, de nombreux anciens et actuels élèves du lycée se sont réunis autour des enfants de Pierre Brossolette – Mme Anne Brossolette da Silva Branco, M. Claude Pierre-Brossolette –, du général Alain de Boissieu, de M. Stéphane Hessel, de M. Pierre-Christian Taittinger, de Mme Anny Forestier, proviseur du Lycée, et de Mme Yvette Cluzel, proviseur de 1988 à 2002 et chargée de mission auprès du recteur de Paris. La cérémonie s’est déroulée en trois temps : discours et lecture de textes de Pierre Brossolette, cérémonie du souvenir, échanges et débats conviviaux lors d’un dîner.
Auparavant, à 17 heures, en partenariat avec l’association Ciné-Histoire, le film documentaire d’Étienne Goldet consacré au parcours du résistant, était diffusé en salle Clermont et suivi d’un débat-rencontre avec M. Stéphane Hessel, résistant et déporté, représentant de la France à l’ONU à sa création, ambassadeur de France, représentant de la France à la Conférence mondiale de Vienne pour les droits de l’homme en 1993.

…et en textes

Il y a aujourd’hui un problème de la jeunesse. Et cette jeunesse, ce n’est plus la nôtre, qui nous fuit.
C’est celle des adolescents qui sortent des lycées et des facultés et qui sont, à leur tour, la « jeune génération». (…) Ils ont le droit de nous juger. Nous acceptons leurs reproches. Mais aussi nous les interrogeons. Que veulent-ils ?
Qu’ont-ils à nous proposer, qu’ont-ils à demander, à la place de ce que nous avons voulu – et manqué ? (…) Nous nous tournons avec angoisse vers la génération qui nous suit. Nous voudrions l’entendre bouger, crier, affirmer. Nos déceptions nous ont fait douter de nousmêmes. Nous sommes prêts à accepter de nos cadets des impulsions, des mots d’ordre, des mystiques. Nous n’entendons pas jouer en face d’elle le rôle qu’ont joué, en face de nous, trop de nos pères. Nous ne voulons ni lui proposer, ni lui imposer des formules dont elle ne voudrait pas. Nous l’écoutons. Que veut-elle ? Borne-t-elle son ambition à de tranquilles situations dans les ministères et dans les administrations ? A-t-elle pour idéal celui que Guizot donnait à nos arrière-grands-pères en leur disant « Enrichissezvous » ? Et n’a-t-elle pour seul regret que celui de voir cet enrichissement ne pas arriver assez vite ? S’il en est ainsi, tant pis. Nous ne lui refuserons pas la place que méritent ces modestes visées. Mais qu’elle ne compte pas sur nous pour nous intéresser à son avancement et à ses décorations. Ces préoccupations comptaient trop peu pendant la guerre pour compter beaucoup à nos yeux aujourd’hui. Notre indifférence se changerait en hostilité si les jeunes prétendaient rénover la politique en prenant leurs modèles en Italie ou en Allemagne. Nous sommes prêts à suivre les jeunes, mais pas s’ils sont plus vieux que nous et s’ils mettent l’accent sur l’idée nationaliste qui a été la découverte du XIXe siècle et la plaie du XXe. (…) La république ne les intéresse point, parce qu’elle n’est qu’un trompe-l’oeil. Ils ne croient plus à la réforme, parce qu’elle est trop lente, qu’elle entraîne trop de compromissions, et qu’elle est trop aisément révoquée lorsque l’argent vient à manquer. Ils ne croient pas plus à l’insurrection. Voici trop longtemps qu’on la leur promet, et, au moment de la déclencher, on sent bien qu’elle ne peut conduire qu’à une inutile boucherie, à la défaite, et à la dictature de l’adversaire. Pendant une guerre, peut-être serait-elle possible ? Ce n’est pas sûr. La jeunesse est ainsi bien plus libre que nous de revenir à l’humain, à l’individuel. Exalter la personne humaine, lui rendre sa valeur et son sens, rendre à chacun l’idée de sa grandeur, la notion de sa capacité de sentir et de souffrir. (…) Maintenir, (…) même sous des régimes hostiles et même au milieu des désastres, cette primauté de la vie spirituelle : voilà peut-être ce que peut faire la jeune génération. C’est le contraire du fascisme.
Article paru dans le numéro du 2 au 9 juillet 1933 de la revue Notre Temps

Un public nombreux, ému et attentif

De gauche à droite : le général Alain de Boissieu, Mme Anne Brossolette da Silva Branco, M. Claude Pierre-Brossolette, M. Colin du Bocage (président des anciens du 2e Choc), Mme Pierre-Brossolette, M. Payen (proviseur adjoint), Mme Cluzel, Mme Dora (présidente de Ciné-Histoire)

Les discours d’ouverture de Mme Forestier et de Jean-Luc Simonin

Ému après les discours d’ouverture et la lecture du premier texte de Pierre Brossolette, le général de Boissieu souhaite prendre la parole. Une intervention riche en souvenirs personnels et très appréciée. L’hommage reprend avec deux autres extraits. Enfin, Pierre-Christian Taittinger conclut l’hommage par l’évocation sensible de sa fréquentation de la librairie qu’a tenu, rue de la Pompe, Pierre Brossolette durant la guerre. Après le dépôt des gerbes de fleurs, les participants observent une minute de silence puis écoutent Le Chant des Partisans. Pour clore la cérémonie, les personnalités invitées signent le livre d’or du lycée (ici le général de Boissieu et Stéphane Hessel).

Lecture du deuxième extrait par Édouard Collignon, élève de Terminale S, représentant des élèves au conseil d’administration de l’AEJS

Aujourd’hui, je veux d’abord (…) répondre à une des interrogations muettes mais ardentes des millions de Français et de Françaises. Ces Français, ces Françaises, ils savent bien, certes, que ce n’est pas pour un homme que nous nous battons, mais pour une cause, que ce n’est pas un homme qui nous a rejetés dans la bataille, mais un geste, un sursaut. (…)
Et alors, moi qui depuis quinze ans commence à avoir suffisamment vu de choses et de gens pour savoir où est la grandeur et où est la bassesse, où est le calcul ou le désintéressement, où est la fourberie et où la probité, où sont les idées courtes et où les grandes vues d’avenir, je vous dis à tous, à vous tous qu’a soulevés d’un même souffle le geste du 18 juin 1940 : « Français ne craignez rien, l’homme est à la mesure du geste, et ce n’est pas lui qui vous décevra lorsque, à la tête des chars de l’armée de la délivrance, au jour poignant de la victoire, il sera porté tout au long des Champs-Élysées, dans le murmure étouffé des longs sanglots de joie des femmes, par la rafale sans fin de vos acclamations. » Voilà ce que je voulais d’abord vous dire ce soir. Mais voici maintenant ce qu’il faut que je vous demande. À côté de vous, parmi vous, sans que vous le sachiez toujours, luttent et meurent des hommes – mes frères d’armes –, les hommes du combat souterrain pour la libération. Ces hommes, je voudrais que nous les saluions ce soir ensemble. Tués, blessés, fusillés, arrêtés, torturés, chassés toujours de leur foyer ; coupés souvent de leur famille, combattants d’autant plus émouvants qu’ils n’ont point d’uniformes ni d’étendards, régiment sans drapeau dont les sacrifices et les batailles ne s’inscriront point en lettres d’or dans le frémissement de la soie mais seulement dans la mémoire fraternelle et déchirée de ceux qui survivront ; saluez-les. La gloire est comme ces navires où l’on ne meurt pas seulement à ciel ouvert mais aussi dans l’obscurité pathétique des cales. C’est ainsi que luttent et que meurent les hommes du combat souterrain de la France. Saluez-les, Français ! Ce sont les soutiers de la gloire.
Allocution au micro de la BBC du 22 septembre 1942

Lecture du troisième extrait par Anne Cahen, élève de 4e

Ma mission est ce soir de rendre hommage à ceux par le prodige desquels la France conserva un présent et un avenir, les morts de la France combattante. (…) Ce qu’ils étaient hier, ils ne se le demandent point l’un à l’autre. Sous la Croix de Lorraine, le socialiste d’hier ne demande pas au camarade qui tombe s’il était hier Croix-de-Feu. Dans l’argile fraternelle du terroir, d’Estiennes d’Orves et Péri ne se demandent point si l’un était hier royaliste et l’autre communiste. Compagnons de la même Libération, le père Savey ne demande pas au lieutenant Dreyfus quel Dieu ont invoqué ses pères. Des houles de l’Arctique à celles du désert, des ossuaires de France aux cimetières des sables, la seule foi qu’ils confessent, c’est leur foi dans la France écartelée mais unanime.
Colonels de trente ans, capitaines de vingt ans, héros de dix-huit ans, la France combattante n’a été qu’un long dialogue de la jeunesse et de la vie. Les rides qui fanaient le visage de la Patrie, les morts de la France combattante les ont effacées ; les larmes d’impuissance qu’elle versait, ils les ont essuyées ; les fautes dont le poids la courbait, ils les ont rachetées. En cet anniversaire du jour où le général de Gaulle les a convoqués au banquet sacré de la mort, ce qu’ils nous demandent ce n’est pas de les plaindre, mais de les continuer. Ce qu’ils attendent de nous, ce n’est pas un regret, mais un serment. Ce n’est pas un sanglot, mais un élan.
Discours du 18 juin 1943 au Royal Albert Hall




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