Thi Kim Hoang Trong - Septembre 2005
Tout a commencé à la Bibliothèque nationale de France : avec beaucoup d’émotion, la fille de Nguyên Van Dinh retrouve les deux livres écrits par son père – Journalisme(1938) et Ta Thu thau et sa vie politique (1939) –, dont les originaux ont été détruits en 1975, à la chute de Saïgon.
Ce jansonien brillant, interne, qui collectionne les prix d’excellence en 1928 et 1931, obtient son baccalauréat en même temps que ses camarades Anatole Abragam, Laurent Schwarz ou Léon Zitrone, est retourné dans son Vietnam natal où il a joué un rôle provincial d’importance. Sa vie est celle d’un homme qui a connu deux guerres, celle de l’Indochine et celle du Vietnam, et qui immanquablement a été marqué par l’histoire. Son parcours s’appuie sur les deux éducations qu’il a reçues : la tradition vietnamienne lui a transmis des principes aussi fondamentaux que la dignité humaine, la confiance ou la sagesse ; quant au lycée de la République, Janson-de-Sailly, il a ancré en lui la liberté, la démocratie, l’égalité, la fraternité. Des valeurs en lesquelles il ne cessera de croire.
La conférence a commencé par la projection d’un film documentaire historique éclairant ce parcours d’un homme pour la quête d’indépendance du Vietnam, à la lumière de la tourmente de la tragique histoire du XXe siècle.
Puis l’historien Daniel Hémery a axé une intervention très complète, animée par Laurence Monroe, journaliste de Bayard Presse, sur les aspects méconnus du Vietnam de l’entre-deux-guerres et des tragiques périodes qui ont suivi. Il nous a fait découvrir les liens très forts qui unissaient les élites vietnamiennes à la France, le développement de la contestation aussi bien de l’organisation de la société patriarcale que du pouvoir colonial. La formation de ces élites en France a joué un rôle fondamental dans l’émancipation du pays.
Dans ces grands mouvements de l’histoire, Nguyên Van Dinh a essayé de faire passer les idées de ce qu’il a vécu, appris toute sa longue vie. Journaliste révolutionnaire, élu de la province de Bac Liêu, il a été arrêté pour son refus des excès du régime qu’il avait appelé de ses vœux. Sorti de prison, il se consacrera à l’enseignement et à l’action humanitaire de la Croix-Rouge, tentant ainsi de transmettre par ses modestes moyens une petite flamme d’idées qui lui étaient chères.
En conclusion, M. Hémery a cité un texte de Williams Morris : « Les hommes combattent et perdent la bataille – tous les combats sont perdus d’avance, il faut le savoir avant de les engager. La chose pour laquelle ils avaient lutté advient, malgré leur défaite. Mais, quand elle advient, elle se révèle être différente de ce qu’ils avaient cherché, et d’autres d’hommes doivent alors combattre pour ce qu’ils avaient visé, sous un autre nom. »
L’Association amicale des anciens élèves du lycée Janson-de-Sailly, Les Jansoniens (AEJS), existe depuis 1891, sept ans après l’ouverture du lycée. Fidèle à la tradition de Janson qui a toujours cultivé l’excellence, le pluralisme, et porté haut les valeurs de la République, solidement ancrée dans les réalités du monde contemporain, Les Jansoniens sont délibérément tournés vers l’avenir, vers celles et ceux qui fréquentent aujourd'hui l'établissement, qui se préparent à animer, vivre et piloter le monde de demain. Les Jansoniens n'oublient pas pour autant celles et ceux "qui sont passés par Janson", ravis de retrouver avec Les Jansoniens des amis, un climat, une ouverture et une communauté d'esprit qui ont marqué de leur empreinte leur personnalité.
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Deux élèves de Janson ont mené un combat identique, celui de la liberté, en utilisant la même arme, la presse clandestine, l'un l'a payé de sa vie, l'autre est revenu des camps et a triomphé de la mort....
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